Le paysage médiatique est en constante évolution, et un récent partenariat entre The New York Times (NYT) et Amazon a envoyé des ondes de choc dans toute l’industrie. Cet accord signale une volonté du NYT d’explorer les accords de licence d’IA, à condition que les termes soient favorables. Examinons en détail cet accord historique et ce qu’il signifie pour l’avenir de la création et de la distribution de contenu.
Un accord avec Amazon : un changement de stratégie
Pendant longtemps, The New York Times a été connu pour protéger soigneusement son contenu et lutter contre l’utilisation non autorisée. Leur procès contre OpenAI a montré qu’ils prenaient au sérieux la protection de leurs droits d’auteur. Mais maintenant, en concluant un accord avec Amazon, ils montrent qu’ils sont ouverts à de nouvelles façons de travailler avec l’IA, tant que cela est fait correctement.
Selon les termes de l’accord, Amazon pourra utiliser de courts extraits et des résumés d’articles et de recettes du NYT dans ses produits, tels qu’Alexa. Ce contenu sera également utilisé pour former les propres systèmes d’IA d’Amazon.
Cette décision du New York Times indique un changement crucial : comme beaucoup d’autres, ils reconnaissent l’importance croissante de l’IA et souhaitent participer à son développement. C’est comme s’ils disaient aux autres entreprises technologiques : "Nous sommes prêts à parler si vous l’êtes".
Les implications plus larges : une nouvelle ère de partenariats
Selon un ancien dirigeant du New York Times, cet accord avec Amazon pourrait lancer une "nouvelle vague" d’accords entre les grands éditeurs de presse et les entreprises d’IA. La rumeur dit qu’Amazon a déjà conclu des accords de licence avec d’autres éditeurs et que d’autres sont attendus à l’avenir. Cependant, Amazon est très discret sur ces discussions.
L’intérêt d’Amazon à s’associer à des éditeurs de presse pour des licences d’IA n’est un secret pour personne. Ils souhaitent améliorer Alexa, leur assistant vocal, en lui fournissant un contenu de haute qualité. Bien qu’Alexa reçoive actuellement des informations provenant de sources telles que Reuters et The Wall Street Journal, il ne fournit pas de mises à jour en temps réel.
Cependant, The New York Times n’a pas clairement indiqué si son contenu sera utilisé pour améliorer le nouvel Alexa+. Tout ce qu’ils ont dit, c’est qu’Amazon pourrait utiliser leur contenu dans le logiciel Alexa de ses haut-parleurs intelligents.
Pourquoi Amazon ? Décoder la décision
Le fait que The New York Times laisse Amazon utiliser son contenu pour former des modèles d’IA pourrait en fait aider leur affaire de droit d’auteur contre OpenAI. Cela suggère que l’utilisation de ce contenu sans autorisation pourrait ne pas être considérée comme une "utilisation équitable".
Selon Aaron Rubin, associé chez Gunderson Dettmer, cet accord renforce également l’idée qu’il existe un marché pour la vente de licences de contenu pour la formation à l’IA. Ainsi, siquelqu’un utilise le contenu de The Times pour former ses modèles sans licence, il porte atteinte à ce marché.
Bien que The New York Times ait choisi de s’associer à Amazon, ils n’ont pas fourni beaucoup de clarté quant aux raisons de cette décision, en particulier à la lumière de leurs différends en cours avec OpenAI. Les facteurs spécifiques qui ont conduit à ce partenariat restent quelque peu mystérieux, car The New York Times et Amazon sont restés discrets sur les détails.
Bien qu’Amazon puisse sembler un choix inattendu pour le premier accord de licence d’IA de The New York Times, il est important de comprendre le contexte. The New York Times se distingue par son grand nombre d’abonnés et sa forte publicité numérique. D’un autre côté, le modèle de langage d’Amazon, Nova, n’est pas aussi connu que les modèles tels que GPT d’OpenAI ou Gemini de Google. (Cependant, Amazon a investi des milliards dans Anthropic.)
Un dirigeant de publication a expliqué qu’Amazon utilise principalement ses modèles d’IA pour les produits vocaux comme Alexa et pour son assistant d’achat Amazon, Rufus. Contrairement à Google ou OpenAI, Amazon ne se concentre pas sur les produits de recherche textuelle. Ceci est important car AI Mode de Google ou ChatGPT pourrait potentiellement retirer du trafic à The New York Times.
Compte tenu du procès de The New York Times contre OpenAI et Microsoft, un partenariat avec l’une ou l’autre de ces sociétés aurait été assez surprenant. Bien que Perplexity ait activement recherché des accords avec des éditeurs, leur objectif a été une gamme plus large d’éditeurs, y compris des accords de partage des revenus avec des sociétés comme Time et Blavity.
La situation dans son ensemble : tendances de l’industrie et perspectives d’avenir
Il aurait semblé logique que The New York Times s’associe à Google, d’autant plus qu’ils ont déjà en place des accords importants à long terme. Google a également récemment conclu un accord avec The Associated Press pour apporter ses actualités au chatbot Gemini de Google.
The New York Times n’est pas le seul éditeur à adopter une approche mitigée. News Corp, par exemple, a signé un accord de licence avec OpenAI puis a poursuivi Perplexity. Ces mouvements mettent en évidence la complexité et les nuances de la navigation dans le paysage évolutif de l’IA.
Robert Thomson, PDG de News Corp, a souligné l’intention de l’entreprise de contester les entreprises d’IA qui abusent de leur journalisme. Il a déclaré que bien qu’ils préfèrent collaborer avec les entreprises d’IA, les litiges sont parfois nécessaires.
En fin de compte, The New York Times ne fait plus partie des quelques grands éditeurs qui n’ont pas conclu d’accord de licence d’IA. Les autres sociétés dans cette catégorie incluent Bustle Digital Group, CNN et Bloomberg.
Brian Wieser, directeur chez Madison and Wall, suggère que tout le monde est ouvert à faire des affaires au bon prix. Il pense que cet accord n’est que l’un des nombreux à venir dans le futur.
Analyse de l’accord : une plongée en profondeur
Pour vraiment comprendre la signification du partenariat entre Amazon et The New York Times, déconstruisons ses éléments et examinons les motivations et les résultats potentiels pour chaque partie impliquée. Cette analyse mettra en lumière la dynamique sous-jacente de l’accord et ses implications plus larges pour les industries des médias et de la technologie.
Le point de vue d’Amazon : améliorer les capacités de l’IA
Pour Amazon, l’accord avec The New York Times représente une décision stratégique visant à améliorer les capacités de ses produits et services basés sur l’IA. En intégrant du contenu de haute qualité provenant d’une source réputée comme The New York Times, Amazon vise à améliorer la précision, la pertinence et l’expérience utilisateur globale de ses plateformes, en particulier Alexa et Rufus.
Améliorer les performances d’Alexa : Alexa, l’assistant vocal d’Amazon, est devenu partie intégrante de nombreux foyers, offrant aux utilisateurs des informations, des divertissements et un contrôle pratique sur les appareils domestiques intelligents. Le partenariat avec The New York Times permet à Alexa de fournir des briefings d’actualités plus complets et mis à jour, de répondre aux requêtes des utilisateurs avec une plus grande précision et d’offrir une expérience de conversation plus riche et plus attrayante.
Renforcer l’assistance d’achat de Rufus : Rufus, l’assistant d’achat basé sur l’IA d’Amazon, aide les utilisateurs à découvrir des produits, à comparer les prix et à prendre des décisions d’achat éclairées. En intégrant les critiques de produits, les guides d’achat et les recommandations d’experts de The New York Times, Rufus peut fournir des conseils plus crédibles et fiables, ce qui stimule les ventes et la satisfaction client.
Faire progresser la formation des modèles d’IA : En plus d’améliorer ses produits existants, Amazon utilise également le contenu de The New York Times pour former ses modèles d’IA propriétaires. En exposant ses algorithmes à une gamme diversifiée de textes et de données de haute qualité, Amazon peut améliorer les performances, la précision et l’intelligence globale de ses systèmes d’IA, ouvrant la voie à de futures innovations et applications.
Le point de vue du New York Times : explorer de nouvelles sources de revenus et protéger la propriété intellectuelle
Pour The New York Times, le partenariat avec Amazon offre la possibilité d’explorer de nouvelles sources de revenus et de protéger sa propriété intellectuelle dans le paysage numérique en évolution rapide. En concédant son contenu sous licence à Amazon, The New York Times peut générer des revenus supplémentaires tout en renforçant simultanément ses protections de droits d’auteur et en établissant une valeur marchande claire pour son travail journalistique.
Générer des revenus de licence : À une époque de baisse des abonnements à l’édition papier et de concurrence accrue des sources d’information numériques, The New York Times cherche constamment de nouveaux moyens de monétiser son contenu et de maintenir ses activités. L’accord de licence avec Amazon fournit un flux de revenus prévisible et récurrent, qui peut être réinvesti dans des ressources éditoriales, une infrastructure technologique et d’autres initiatives stratégiques.
Renforcer les protections du droit d’auteur : The New York Times est un ardent défenseur de la protection de son droit d’auteur et de la garantie que son contenu n’est pas utilisé sans autorisation. En s’associant à Amazon, The New York Times envoie un message clair aux autres entreprises d’IA selon lequel elle est disposée à concéder son contenu sous licence à des fins légitimes, mais qu’elle défendra vigoureusement ses droits de propriété intellectuelle contre toute utilisation non autorisée.
Établir une valeur marchande : L’accord avec Amazon contribue à établir une valeur marchande claire pour le contenu de The New York Times dans le contexte de la formation des modèles d’IA. En démontrant que son contenu est précieux et qu’il vaut la peine d’être payé, The New York Times peut renforcer sa position de négociation avec d’autres entreprises d’IA et s’assurer qu’elle reçoit une juste compensation pour son travail journalistique.
Résultats potentiels et implications futures
Le partenariat entre Amazon et The New York Times a le potentiel de remodeler les industries des médias et de la technologie de plusieurs manières importantes. Voici quelques-uns des principaux résultats et implications futures à prendre en compte :
Adoption accrue de l’IA dans le journalisme : Le succès du partenariat Amazon-NYT pourrait encourager d’autres organisations de presse à explorer des collaborations similaires avec des entreprises d’IA. À mesure que la technologie de l’IA continue de progresser, nous pouvons nous attendre à ce que davantage d’organisations de presse tirent parti de l’IA pour améliorer leurs reportages, personnaliser leurs offres de contenu et améliorer leur efficacité globale.
Évolution des modèles commerciaux pour les éditeurs : Le modèle commercial traditionnel pour les éditeurs de presse, qui repose fortement sur les revenus publicitaires et les abonnements à l’édition papier, devient de plus en plus insoutenable. Le partenariat entre Amazon et The New York Times démontre le potentiel de nouveaux modèles commerciaux basés sur la concession de licences de contenu et l’intégration de l’IA. À mesure que le paysage médiatique continue d’évoluer, nous pouvons nous attendre à ce que davantage d’éditeurs expérimentent des moyens novateurs de monétiser leur contenu et de maintenir leurs activités.
Considérations éthiques et défis : À mesure que l’IA devient plus répandue dans le journalisme, il est important d’aborder les considérations éthiques et les défis qui se posent. Les questions telles que les biais dans les algorithmes d’IA, la diffusion de fausses informations et le déplacement potentiel des journalistes humains doivent être soigneusement examinées et atténuées pour garantir que l’IA est utilisée de manière responsable et éthique dans l’industrie des médias.